
“Nous ne manquons d’idées, ni d’envies et comptons bien rebondir bientôt et continuer à propager la Joie Panique à travers le monde.”
L’ Interview avec Joie Panique Éditions vol.2
Bonjour Célia, l’interview que nous avons eue il y a deux ans a vraiment attiré beaucoup d’attention et elle m’a fait très plaisir. Bien que vous soyez une jeune publication, de quoi dépendez-vous pour avoir déjà un public aussi large que celui-là ?
Merci Erman ! Nous n’avons pas l’impression d’avoir un public très large… Nos publications restent encore confidentielles. Bien sûr, nous essayons d’utiliser les réseaux sociaux pour faire connaître nos livres, et nous comptons aussi beaucoup sur les libraires que nous démarchons seules !
Nous vivons en quarantaine depuis environ un an. Comment le processus de pandémie auquel les activités ont été suspendues a affecté la scène culturelle et artistique parisienne; Comment avez-vous affecté le processus en tant que JP ?
Comme tout le monde, les restrictions sanitaires nous ont durement touchées. Nous avons été freinées dans notre élan : d’abord par la fermeture des librairies, puis par la difficulté sociale qui a touché tout le monde, et enfin l’impossibilité d’organiser les événements (dédicaces, rencontres, salons, festivals) que nous avions prévus. Nous ne manquons cependant ni d’idées, ni d’envies et comptons bien rebondir bientôt et continuer à propager la Joie Panique à travers le monde. ; )

Quel genre de relation entretenez vous avec Blanquet et UDA en que JP ? Je ne savais pas que vous travailliez ensemble.
Blanquet est un artiste que l’on admire depuis toujours. Il est présent dans tous les livres Joie Panique. Et les éditions United Dead Artists sont bien sûr une référence et une source d’inspiration pour nous. Le fait que l’une d’entre nous (Célia) travaille avec lui sur la Tranchée Racine hebdomadaire est juste une ramification sans lien direct si ce n’est la curiosité insatiable, l’amour pour les belles images et le plaisir de le soutenir dans son projet fou !

Nous pensons que les émotions, fantasmes et pensées seront toujours plus forts que le medium par lequel ils sont exposés.
Souhaitez vous parler des développements depuis 2019 ? Je pense que vous avez organisé une soirée de lancement pour Prèmices et une exposition pour EAU & FEU. Quelle ligne comptez-vous continuer dans la période à venir ?
Depuis 2019, après PRÉMICES, nous avons publié deux nouveaux recueils qui se répondent en réunissant les mêmes artistes sur deux thèmes complémentaires : FEU et EAU. Nous avons effectivement fait une belle soirée de lancement à cette occasion, avec une exposition de toutes les images JOIE PANIQUE, au Bar à Bulles à Paris ! Depuis, nous réfléchissons à de nouveaux projets, sans doute hors recueils thématiques (pour lesquels nous souhaitons faire une petite pause) : peut-être des monographies d’artistes ou des duos textes-images… Le Covid nous a certes ralenties, mais nous n’avons pas dit notre dernier mot !
Au final, il revient à chacun de saisir la beauté, la singularité, ce qui le touche, et de laisser le reste de côté.
Dans une géographie où de nombreux artistes, éditeurs et galeristes travaillent notamment dans les grandes villes comme Paris et Marseille en France, cette situation alimente-t-elle un certain environnement concurrentiel ? Si “oui”, où vous voyez-vous dans cette atmosphère ?
Nous sommes conscientes qu’il existe une offre plurielle voire pléthorique dans l’édition indépendante de nos jours (ce qui rend plus difficile de nous faire connaître vraiment), mais nous pensons sincèrement que nous pouvons tous être complémentaires et qu’il devrait y avoir de la place pour tout le monde. Et cette profusion peut aussi être une émulation.
Qu’aimeriez-vous dire sur des écrivains comme Lydia Lunch et Kathy Acker? Qu’est-ce qui rend ces vieux artistes si spéciaux pour vous ?
Oui. À titre personnel, ces artistes font partie de nous, de nos références, depuis notre adolescence, et nous semblent parfois bien plus audacieuses et transgressives que de nombreux artistes actuels. Elles restent essentielles pour nous, et on retrouve leur empreinte dans nombre de mouvements d’aujourd’hui.

Nous vivons à une époque où la «visibilité» à travers les médias sociaux est au premier plan; Pensez-vous que cette roue de production-consommation d’image rapide et les réseaux de partage nuisent et déprécient l’Art et l’artistique?
Oui et non. Nous pensons que les émotions, fantasmes et pensées seront toujours plus forts que le medium par lequel ils sont exposés. Mais il est vrai que les réseaux sociaux peuvent induire une surconsommation voire une surenchère qui pose question… Au final, il revient à chacun de saisir la beauté, la singularité, ce qui le touche, et de laisser le reste de côté.
Merci d’avoir pris le temps de parler, nous sommes impatients de voir les nouvelles éditions de Joie Panique, si vous avez quelque chose à ajouter pour les lecteurs, soyez les bienvenus.
Merci à toi Erman, pour ton soutien indéfectible et ton enthousiasme ! À très vite pour la suite, stay tuned !!

Carole & Célia
Joie Panique Editions
