Bathori ! Bathori ! Martes Bathori !

Martes Bathori, 2020

Depuis, c’est quasi comme dans la chanson : le monde est une vraie porcherie, sauf que les porcs se comportent comme des hommes, de l’élevage en batterie à des milliers de tonnes de morts !

Thomas BERNARD / Fluide Glacial 2020

Si j’écris aujourd’hui, c’est que je ne peux plus fermer ma gueule. Mais comme nul ne prête l’oreille à un bougre qui couine, je préfère étaler ma douleur sur ce papier, qu’au moins mes parents me lisent et me viennent en aide… Pa’, Ma’, me voilà victime d’une terrible malédiction ; je vois des gros cochons à tous les groins de rue ! Tout ça parce que j’ai ânonné trois fois ce nom damné devant un pot de rillettes… Bathori ! Bathori ! Bathori ! Depuis, c’est quasi comme dans la chanson : le monde est une vraie porcherie, sauf que les porcs se comportent comme des hommes, de l’élevage en batterie à des milliers de tonnes de morts !

Si on ne lui fait pas d’offrandes via paypal ou si on ne l’adjure pas sur facebook, inutile d’interviewer Martes Bathori ; ce scélérat répond aux questions uniquement par des bobards. Mieux vaut alors compulser son vieux wikipedia pour connaître l’effroyable vérité : bien que d’apparence séduisante et d’un maintien plein de dignité, il serait l’esprit le plus dissolu et crapuleux que la France n’est jamais connu. Descendant d’une célèbre comtesse sanglante, Martes serait le premier de sa lignée a avoir troqué sa manivelle intestinale et sa poire d’étouffement pour des instruments de tortures bien plus vicieux : la peinture, la sculpture, la céramique et bien-sûr, la bande-dessinée !

La légende raconte que, alors minot, révulsé par la visite scolaire d’un élevage intensif de gorets, il jura de venger le monde animal de la tyrannie prédatrice de l’Homme. Dès lors, son génie machiavélique se mît au service d’une satire anti-spéciste où la chair à saucisse prend le pouvoir et dont le nihilisme rigolard confirme l’adage : « Si tout est bon dans le cochon et bien dans l’humanité, tout est à jeter ! »

Bathori 2020

Comme pour réussir une terrine, Bathori mixe dans son art les meilleurs morceaux de la pop culture; science fiction vintage (La Ferme des Animaux, La Planète des Singes, L’Île du Dr Moreau), l’érotisme sadique de l’Ero Guro et l’expressionnisme teuton d’un Otto Dix boosté aux ecstas. Ses doigts fourchus maîtrisent toutes les techniques que le démon Halouf met à sa disposition et ses synapses irriguées par la sauce gribiche font de lui le pape du récit en jus de boudin.

Ce n’est pas pour rien si un culte lui est rendu dans les milieux interlopes de l’underground international ; tous les amoureux de l’art le vénèrent. Mais, ses fidèles, trop flemmards pour lui bâtir un autel, préfèrent encore lui acheter un de ses livres 100 % very bad tripes (Les Requins Marteaux, The Hoochie Coochie) ou une œuvre licencieuse dans une galerie de basse extractions.


Resource: Fluide Glacial 2020

Fluide Glacial


UTOPIA FOREVER une exposition de Martes Bathori

Bathori 2020

Since then, it’s been almost like the song says: the world is a pigsty, except that pigs behave like humans, from battery farming to thousands of tons of death!

Thomas BERNARD / Fluide Glacial 2020

If I’m writing today, it’s because I can’t keep my mouth shut. But as no one lends an ear to a squealing bugger, I prefer to spread my pain on this paper, so that at least my parents will read me and come to my aid… Pa’, Ma’, here I am, the victim of a terrible curse; I see fat pigs at every street corner! All because I muttered that damned name three times in front of a jar of rillettes… Bathori! Bathori! Bathori! Since then, it’s been almost like the song says: the world is a pigsty, except that pigs behave like humans, from battery farming to thousands of tons of death!

If you don’t make offerings to him via paypal or adjure him on facebook, there’s no point in interviewing Martes Bathori; this scoundrel only answers questions with lies. It’s best to consult his old wikipedia to find out the dreadful truth: despite his attractive appearance and dignified bearing, he’s the most dissolute and villainous mind France has ever known. A descendant of a famous bloody countess, Martes is said to be the first in his line to have traded in his intestinal crank and choking bulb for far more vicious instruments of torture: painting, sculpture, ceramics and, of course, comics!

Legend has it that when he was a young boy, disgusted by a school visit to an intensive pig farm, he swore to avenge the animal world from the predatory tyranny of Man. From then on, his Machiavellian genius was at the service of an anti-speciesist satire in which sausage meat takes power, and whose laughing nihilism confirms the adage: “If everything is good in the pig and good in humanity, everything is to be thrown away!”

Revivez l’échange avec Martes Bathori, auteur de BD. 2021

As if he were making a successful terrine, Bathori’s art mixes the best bits of pop culture; vintage science fiction (Animal Farm, Planet of the Apes, Island of Dr Moreau), the sadistic eroticism of Ero Guro and the Teutonic expressionism of an ecstasy-boosted Otto Dix. His forked fingers master all the techniques that the demon Halouf puts at his disposal, and his synapses irrigated by gribiche sauce make him the pope of storytelling in juice.

It’s not for nothing that he’s worshipped in international underground circles; he’s revered by all art lovers. But his followers, too lazy to build him an altar, still prefer to buy one of his 100% very bad tripe books (Les Requins Marteaux, The Hoochie Coochie) or a licentious work in a low-grade gallery.

Martes Bathori, Crash Gallery 2022

Utopiaporcina Galerie Arts Factory

Martes Bathori > Fluide Glacial


Leave a comment